II – La souffrance au travail

Souffrance en France, la banalisation de l’injustice sociale

            On cherche à nous faire croire, ou l’on a tendance à croire spontanément, que la souffrance dans le travail a été très atténuée, voire complètement effacée, par la mécanisation et la robotisation : ces dernières feraient disparaître les contraintes mécaniques, les tâches de manutention, le rapport direct avec la matière qui caractérisent les tâches industrielles. Elles transformeraient les manœuvres « pue-la-sueur » en opérateurs aux mains propres, elles tendraient à transmuter les ouvriers en employés et à débarrasser Peau d’Âne de sa malodorante vêture pour lui ouvrir un destin de princesse en robe couleur de lune. Qui donc, parmi les gens ordinaires, ne serait capable d’évoquer les images d’un reportage de télévision ou le souvenir d’une visite guidée dans une usine propre, « new-look » ? Malheureusement, tout cela relève du cliché, car on ne nous montre que les devantures ou les vitrines offertes par les entreprises, généreusement il est vrai, au regard du badaud ou du visiteur.

            Derrière la vitrine, il y a la souffrance de ceux qui travaillent. De ceux, d’abord, dont on prétend qu’ils n’existent plus, mais qui sont en réalité légion et qui assument les innombrables tâches dangereuses pour la santé, dans des conditions peu différentes de celles d’antan, et parfois même aggravées par les infractions redevenues si fréquentes au Code du travail : ouvriers du bâtiment, des entreprises sous-traitantes de la maintenance nucléaire, des entreprises de nettoiement (aussi bien dans les industries que dans les immeubles de bureaux, les hôpitaux, les trains ou les avions…), des chaînes de montage automobile, des abattoirs industriels, des élevages de poulets, des entreprises de déménagement ou de confection textile, etc.

            Il y a aussi la souffrance de ceux qui affrontent des risques comme les radiations ionisantes, les virus, les levures, l’amiante, qui sont soumis aux horaires alternants, etc. Ces nuisances, qui sont relativement récentes dans l’histoire du travail, vont s’aggravant et se multipliant, occasionnant non seulement la souffrance des corps, mais aussi l’appréhension, voire l’angoisse, de ceux qui travaillent.

            Enfin, derrière les vitrines, il y a la souffrance de ceux qui ont peur de ne pas donner satisfaction, de n’être pas à la hauteur des contraintes de l’organisation du travail : contraintes de temps, de cadence, de formation, d’information, d’apprentissage, de niveau de connaissances et de diplôme, d’expérience, de rapidité d’acquisition intellectuelle et pratique (Dessors et Torrente, rapport d’enquête, 1996) et d’adaptation à la « culture » ou à l’idéologie de l’entreprise, aux contraintes du marché, aux rapports avec les clients, les particuliers ou le public, etc.

Christophe Dejours – Souffrance en France, la banalisation de l’injustice sociale (1998)

Questions

  1. A quel type de souffrance au travail pense-t-on le plus spontanément ? Celle-ci a-t-elle disparue ?
  2. Quelles sont les autres sortes de souffrance au travail ? A quoi sont-elles liées ?


L’Assommoir

            Il la conduisit à droite, dans un autre hangar, où son patron installait toute une fabrication mécanique. Sur le seuil, elle hésita, prise d’une peur instinctive. La vaste salle, secouée par les machines, tremblait ; et de grandes ombres flottaient, tachées de feux rouges. Mais lui la rassura en souriant, jura qu’il n’y avait rien à craindre ; elle devait seulement avoir bien soin de ne pas laisser traîner ses jupes trop près des engrenages. Il marcha le premier, elle le suivit, dans ce vacarme assourdissant où toutes sortes de bruits sifflaient et ronflaient, au milieu de ces fumées peuplées d’êtres vagues, des hommes noirs affairés, des machines agitant leurs bras, qu’elle ne distinguait pas les uns des autres. Les passages étaient très étroits, il fallait enjamber des obstacles, éviter des trous, se ranger pour ne pas être bousculé. On ne s’entendait pas parler.

            Elle ne voyait rien encore, tout dansait. Puis, comme elle éprouvait au-dessus de sa tête la sensation d’un grand frôlement d’ailes, elle leva les yeux, elle s’arrêta à regarder les courroies, les longs rubans qui tendaient au plafond une gigantesque toile d’araignée, dont chaque fil se dévidait sans fin ; le moteur à vapeur se cachait dans un coin, derrière un petit mur de briques ; les courroies semblaient filer toutes seules, apporter le branle du fond de l’ombre, avec leur glissement continu, régulier, doux comme le vol d’un oiseau de nuit. Mais elle faillit tomber, en se heurtant à un des tuyaux du ventilateur, qui se ramifiait sur le sol battu, distribuant son souffle de vent aigre aux petites forges, près des machines. Et il commença par lui faire voir ça, il lâcha le vent sur un fourneau ; de larges flammes s’étalèrent des quatre côtés en éventail, une collerette de feu dentelée, éblouissante, à peine teintée d’une pointe de laque ; la lumière était si vive, que les petites lampes des ouvriers paraissaient des gouttes d’ombre dans du soleil. Ensuite, il haussa la voix pour donner des explications, il passa aux machines : les cisailles mécaniques qui mangeaient des barres de fer, croquant un bout à chaque coup de dents, crachant les bouts par-derrière, un à un ; les machines à boulons et à rivets, hautes, compliquées, forgeant les têtes d’une seule pesée de leur vis puissante ; les ébarbeuses, au volant de fonte, une boule de fonte qui battait l’air furieusement à chaque pièce dont elles enlevaient les bavures ; les taraudeuses, manœuvrées par des femmes, taraudant les boulons et leurs écrous, avec le tic-tac de leurs rouages d’acier luisant sous la graisse des huiles. Elle pouvait suivre ainsi tout le travail, depuis le fer en barre, dressé contre les murs, jusqu’aux boulons et aux rivets fabriqués, dont des caisses pleines encombraient les coins. Alors, elle comprit, elle eut un sourire en hochant le menton ; mais elle restait tout de même un peu serrée à la gorge, inquiète d’être si petite et si tendre parmi ces rudes travailleurs de métal, se retournant parfois, les sangs glacés, au coup sourd d’une ébarbeuse. Elle s’accoutumait à l’ombre, voyait des enfoncements où des hommes immobiles réglaient la danse haletante des volants, quand un fourneau lâchait brusquement le coup de lumière de sa collerette de flamme.
Et malgré elle, c’était toujours au plafond qu’elle revenait, à la vie, au sang même des machines, au vol souple des courroies, dont elle regardait, les yeux levés, la force énorme et muette passer dans la nuit vague des charpentes.

Émile Zola – L’Assommoir (1877)

Questions :

  1. Comment l’atelier de mécanique est-il décrit ? Pour répondre à cette question, vous tiendrez compte du rythme des phrases, de leur agencement et du lexique utilisé.
  2. Quelle place est attribuée à l’homme ? Par quelles figures de style se traduit son écrasement ?


Fordisme et travail à la chaîne

Au début du XXème siècle, le Fordisme fait son apparition. Il s’agit d’un modèle d’organisation du travail reposant notamment sur sa division verticale (séparation entre conception et réalisation) et sa division horizontale (parcellisation des tâches), ainsi que la mise en place de ligne de montage mécanique permettant le travail à la chaîne. Destinées à accroître la productivité et la production d’une entreprise, ces mesures ne sont pas sans conséquence sur les conditions de travail des ouvriers qui, toute la journée, répètent des gestes identiques. Dans Les Temps Modernes, film muet de Charlie Chaplin de 1936, le vagabond Charlot lutte pour survivre à l’heure de l’industrialisation; ouvrier sur une ligne de montage, il devient fou à force de visser des boulons. Le photographe Lewis Hine reprend des motifs similaires sur son cliché ci-dessous, intitulé The Steamfitter.

Questions :

  1. Que représentent les engrenages dans le film de Chaplin ? De quoi sont-ils symboliques ? Quelle place ces machines laissent-elles à l’homme ? En quoi peut-on parler de satire ?
  2. Confrontez cette représentation du travail à la chaîne avec celle donnée par Lewis Hine. Les connotations qui y sont associées sont-elles les mêmes ?


Harcèlement moral : la nouvelle donne

            Elle a lutté des années, sans broncher. Françoise, 53 ans, menait une carrière paisible de traductrice-rédactrice dans une société informatique à Rungis. Et puis une nouvelle direction a débarqué, fin 1992. Les tirs ont commencé quelques semaines plus tard. On a d’abord tenté de la convaincre de démissionner, avant de l’isoler dans un coin sombre, près des toilettes. « Fanfan » a peu à peu perdu tout intérêt aux yeux de ses collègues. Ils se sont éloignés les uns après les autres. C’étaient des petites humiliations quotidiennes : regards insidieux, sourires moqueurs. Des portes qui se ferment, des conversations qui cessent dès qu’elle approche de la machine à café. Des remarques en douce sur son divorce, sa fragilité, son physique. « Celle-là, il n’y a rien à en faire. Elle est imbaisable », plaisantait le patron à l’heure du déjeuner. Elle l’entendait, tapie dans son bureau avec son sandwich poulet-crudités. Le salaud (1) s’amusait à lui coller des avertissements, la convoquait pour rien, cinq minutes de retard, un document mal agrafé, un bureau mal rangé. Un matin, alors qu’elle demandait quelques jours de congé pour se faire opérer d’une tumeur de la carotide, il a hurlé :« Ça va pas, on est en plein catalogue ! » II voulait sa peau. Françoise se tapait la tête contre les murs. Mais elle tenait bon, shootée la nuit aux somnifères, le jour aux antidépresseurs.

            Des années de souffrance en silence. Et puis, un soir, elle est tombée sur une émission de radio consacrée au harcèlement moral. « C’était comme une révélation, une résurrection. Je comprenais enfin ce qui m’arrivait. » Des milliers de salariés, comme Françoise, ont ressenti un immense soulagement en entendant parler du livre de Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement moral. La violence perverse au quotidien, publié en 1998. La psychiatre n’avait pas découvert le phénomène – le concept de « mobbing » était connu depuis longtemps aux États-Unis et Christophe Dejours avait déjà analysé, en France, les souffrances psychologiques liées au travail – mais elle a su trouver le mot, les descriptions justes. Beaucoup identifièrent ainsi cette violence sournoise et répétitive, ces frustrations quasi indécelables qu’ils vivaient chaque jour, à l’usine ou au bureau.

Depuis, le harcèlement moral est devenu un véritable phénomène de société, discuté dans des dizaines de colloques, de magazines, d’ouvrages. L’entrée en vigueur d’une loi anti-harcèlement en janvier n’a fait qu’amplifier la tendance. Des juristes, cabinets de conseil, psychologues, psychiatres, psychothérapeutes, relaxologues… se sont engouffrés dans ce marché porteur. Les sites et les forums de discussions fleurissent. Une pièce de théâtre, « Harcèlement mutuel », se joue avec succès dans les entreprises. « C’est simple. Un article ou une émission de télé sur ce thème, et on a cent coups de fil dans l’heure qui suit », explique Loïc Scoarnec, président de l’association HMS (Harcèlement moral stop), qui a reçu cette année près de 17 000 appels.

            L’actualité rapporte chaque semaine ou presque les combats de travailleurs harcelés. A Lille, le Ballet du Nord a refusé de danser durant des semaines pour obtenir le départ de sa chorégraphe, qu’il accuse de harcèlement. A Gonesse, les salariés d’une entreprise de vente par correspondance ont fait une semaine de grève pour dénoncer « le harcèlement permanent de certains chefs de service et de la direction ». A la Croix-Rouge française, un collectif de défense regroupant une centaine de salariés dénonce des pratiques de harcèlement de certaines directions départementales. Une dizaine de plaintes ont déjà été déposées aux prud’hommes, et une manifestation est prévue le 21 novembre.

            Associatif, public, privé… aucun secteur n’est épargné. 10% des salariés seraient victimes de harcèlement moral en France. La journaliste Marie Muller a enquêté deux ans durant sur cette nouvelle souffrance. « Je ne m’attendais pas à un tel phénomène, à rencontrer dans notre pays un bouleversement des mentalités et de tristesse aussi grands », écrit-elle dans « Terreur au travail ».

            Que s’est-il passé ? La société moderne fabriquerait-elle plus de pervers ? Le monde du travail serait-il devenu particulièrement impitoyable ? Les salariés d’aujourd’hui n’ont sans doute rien à envier à ceux du temps d’Hugo ou de Zola. Marie Muller a retrouvé le règlement intérieur d’une vinaigrerie, établi en 1880. « Piété, propreté et ponctualité font la force d’une bonne affaire », rappelait le patron en préambule. « Il est strictement interdit de parler et de manger durant les heures de bureau. Et aucun employé ne sera autorisé à quitter la pièce sans l’avis du directeur ».

            Les conditions de travail étaient sans doute bien plus dures il y a un siècle, mais la solidarité de classe les rendait moins insupportables. On se sentait embarqué dans le même bateau, les syndicats jouaient leur rôle. Aujourd’hui la hiérarchie est plus diffuse, les tâches plus personnalisées, plus immatérielles. Chacun se retrouve isolé avec pour seule mission : « Fais de ton mieux, débrouille-toi mais n’oublie pas les objectifs… ». De quoi rendre fou. Les nouvelles règles de fonctionnement de l’entreprise, l’exigence de rentabilité, la course à la compétitivité, l’essor de l’autonomie, le tout dans un contexte de montée du chômage de masse – ont considérablement accru la pression sur les salariés. La menace de l’ANPE a permis à certains patrons de satisfaire en toute tranquillité leurs désirs de toute-puissance. Paradoxalement, la législation française, très protectrice, a aussi sans doute favorisé ce climat délétère : faute de pouvoir licencier à leur gré, certaines entreprises tentent de pousser leurs employés à bout… Mais la loi du profit n’est pas seule en cause : à côté de ce harcèlement lié aux contraintes économiques, la perversité ordinaire de petits chefs mal dans leur peau est aussi très répandue dans les associations, les hôpitaux ou les administrations.

Sophie Des Déserts – Harcèlement morale : la nouvelle donne, Le Nouvel Observateur (14 novembre 2002)

Questions :

  1. Quelles sont les formes de harcèlement moral au travail ? En quoi violentent-elles le salarié ?
  2. Selon l’auteur, quelles sont les raisons de l’augmentation de ces violences au quotidien ?

Florence Aubenas – Conversation avec Lou Heliot, le 1, 8 novembre 2023

Lorsque je me suis lancée dans mon enquête Le Quai de Ouistreham en 2009, le pays se trouvait en pleine crise financière. N’ayant aucune expertise en économie, j’ai voulu saisir cette crise à travers son impact sur le quotidien des gens, notamment au niveau de leur travail : qu’est ce que cela veut dire, chercher du travail, en pleine crise économique, en particulier quand on est peu qualifié et que l’on est une femme ?

J’ai choisi de le faire à Caen, une ville moyenne française qui m’était totalement inconnue. Pendant six mois, je me suis glissée dans le rôle d’une femme récemment divorcée qui n’avait pas travaillé pendant trente ans et n’avait d’autre diplôme que le bac. La première étape a été de me mettre en quête d’un emploi pour vivre, n’importe lequel. Rapidement, je me suis heurtée à un mur. J’étais sous qualifiée pour toutes les offres auxquelles je postulais, de caissière en supermarché en vendeuse en animalerie. On exigeait des années d’expérience ! Je me suis retrouvée à Pôle Emploi, où l’on m’a vite fait comprendre qu’avec mon CV, et mon sexe, je ne pouvais pas prétendre à autre chose qu’aux ménages. Si j’avais été un homme, ç’aurait été vigile. Je suis donc devenue agence d’entretien. Un travail épuisant, aux horaires décousus – deux heures par ci, deux heures par là – avec des temps de trajet souvent plus longs que le temps de travail.

Cette première expérience a profondément bouleversé ma vision du travail, à plusieurs niveaux. D’abord, ce que je voyais comme la norme, c’est-à-dire un travail salarié, relativement stable, n’existait pas ici. Quand je parlais d’obtenir un jour un CDI, on me regardait avec de grands yeux, incrédules ! Ensuite, le travail lui-même – un travail éreintant, qui nécessitait de se lever à 4h du matin pour nettoyer les bureaux avant l’arrivée des employés – n’était même pas considéré comme tel. On disait à ces femmes que quelques heures de ménage ici et là, ce n’était pas vraiment du boulot. La double injustice !

Par la suite, j’ai continué à m’intéresse au monde du travail et à observer ses évolutions en France. Une autre enquête m’a mené du côté d’Oyonnax, dans l’Ain, une région très industrialisée. Là, j’ai appris que la plupart des usines avaient été vendues et rachetées des dizaines de fois en quinze ans, avec à chaque fois des vagues importantes de licenciement et de réembauches, et des contrats de travail toujours plus tordus. Si bien que les nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail aujourd’hui ont vu leurs parents ballottés entre diverses entreprises. Ils ont été témoin de méthode de management toxiques, de forme de gestion délétères, parfois d’une véritable maltraitance. En conséquence, ces nouvelles générations développent un rapport complètement différent au travail : fini la loyauté, l’attachement à une entreprise dont ils ont constaté les dérives. La préférence va désormais à l’intérim, qui permet de travailler trois mois, puis de faire autre chose – quitte à gagner moins. L’engouement pour le travail saisonnier (hors tourisme) est à ce titre très révélateur. Si je devais faire une nouvelle enquête sur le travail une dizaine d’année après Le Quai de Ouistreham, c’est d’ailleurs sûrement là que je commencerais.

Dorénavant, pour bon nombre de ces jeunes, le maître mot est : « être son propre patron ». Je me souviens d’une visite dans une ville industrielle, haut lieu de la fonderie du métal en France. Naturellement, le lycée local proposait un cursus en fonderie et beaucoup de jeunes étaient formés à cette activité ; toutefois, la plupart d’entre eux préfèrent travailler ponctuellement dans l’entrepôt Amazon voisin, en période de fêtes notamment. Lorsque je leur ai demandé pourquoi ils faisaient ce choix alors qu’ils auraient bénéficié de conditions plus avantageuses à la fonderie, ils m’ont répondu deux choses : c’est plus prestigieux de travailler pour une grande marque ; on n’a pas de petit patron sur le dos. Preuve s’il en est que quelque chose a été fondamentalement rompu dans le rapport à l’employeur et à l’entreprise.

Ces changements de mentalité se retrouvent dans tous les corps de métier, y compris les métiers passions comme le mien. Si le journalisme est toujours attractif – c’est ce que semblent prier de nombreuses inscriptions en école -, le rapport au travail a là aussi changé. Quand les femmes de ma génération revendiquaient par exemple le droit à ne pas devoir aller chercher les enfants à l’école, à partir en reportage à Noël, à se consacrer entièrement au travail, les plus jeunes défendent désormais le droit à une vie privée, une vie de famille, à une vie hors du travail. Aucun jugement de valeur – l’un n’est pas mieux que l’autre ! Mais une chose est certaine : les attentes et les aspirations liées au travail ont évolué, et nos grilles de lecture – depuis l’offre d’orientation professionnelle jusqu’à la qualification du chômage – ne correspond plus à la réalité de l’emploi aujourd’hui.

QUESTIONS

  1. – De quelle souffrance parle-t-on ici ?
  2. – Que constate-t-elle sur le rapport au travail des jeunes générations ? Partagez-vous ce constat ?