Activité
Paris a souvent été considérée comme une ville rebelle, où de nombreuses révoltes de plus ou moins grande importance se sont déroulées.
Il s’agit ici de trouver 6 événements où Paris a été un centre de rébellion contre le pouvoir en place et de trouver des informations :
- Dates de début et de fin
- Les causes du mouvement
- Les conséquences directes et indirectes
Indice : 3 de ces événements ont été des révolutions, 2 des mouvements populaires, une insurrection.
Une musique moderne et réjouissante
Que l’on touche à la liberté
Et Paris se met en colère
Et Paris commence à gronder
Et le lendemain, c’est la guerre
Paris se réveille
Et il ouvre ses prisons
Paris a la fièvre
Il la soigne à sa façon
Il faut voir les pavés sauter
Quand Paris se met en colère
Faut les voir, ces fusils rouillés
Qui clignent de l’œil aux fenêtres
Sur les barricades
Qui jaillissent dans les rues
Chacun sa grenade
Son couteau ou ses mains nues
La vie, la mort ne comptent plus
On a gagné, on a perdu
Mais on pourra se présenter là-haut
Une fleur au chapeau
On veut être libre
À n’importe quel prix
On veut vivre, vivre, vivre
Vivre libre à Paris
Attention, ça va toujours loin
Quand Paris se met en colère
Quand Paris sonne le tocsin
Ça s’entend au bout de la terre
Et le monde tremble
Quand Paris est en danger
Et le monde chante
Quand Paris s’est libéré
C’est la fête à la liberté
Et Paris n’est plus en colère
Et Paris peut aller danser
Il a retrouvé la lumière
Après la tempête
Après la peur et le froid
Paris est en fête
Et Paris pleure de joie
Questions
- Relevez les termes liant Paris à la violence. Montrez comment le texte légitime le recours à cette dernière
- “On veut être libre à n’importe quel prix” : la liberté justifie-t-elle toute forme de violence ?
Journées capitales
Sur l’agenda de Paris, quand on s’en saisit pour l’enquête historique, on trouve en exergue cette phrase de Pascal : « il y a des lieux où il faut appeler « Paris », « Paris », et d’autres où il la faut appeler « capitale du royaume » ». A feuilleter ensuite l’éphéméride, on retrouve ce double caractère : il y’a des pages où le rendez-vous est à Paris (dans la capitale) et d’autres où Paris est au rendez-vous (où sa participation est capitale).
Et dans le second cas, simple effet de proximité ? Paris étant capitale, la ville a du même coup le pouvoir sous la main, pour ne pas dire à sa main : quand Paris éternue, le Palais s’enrhume ; banal exemple de contagion ?
Or, Paris n’est pas également Paris et la capitale. Une capitale est censée réunir, résumer, incarner les valeurs nationales ; en être l’émanation. Paris, lui, ne se confond pas avec la France, il l’excède, il est autre et davantage. Paris est d’abord Paris. La capitale vint à lui, il se contente de l’abriter.
Montaigne qui, dans ses Essais, à la différence de Pascal, parle vraiment de Paris, Montaigne le Bordelais peut écrire que, dans la France, seul Paris l’intéresse ; que Paris sauve la France à ses yeux ; qu’il ne se veut français que pour autant qu’en France il y’a Paris. « Je ne me mutine jamais tant contre la France que je ne regarde Paris de bon œil. Je ne suis français que par cette grande cité ».
Au moment où Montaigne prend la plume, Paris vient de se fermer pour un immense massacre ; il n’évoquera pourtant jamais la Saint-Barthélimy.
En 1370, le pouvoir monarchique a posé sur la muraille de Paris un verrou dont lui seul a la clé : la Bastille, au bout du couloir stratégique partant du château royal de Vincennes. L’enceinte était membrane, et la Bastille sa valve, ainsi battait le cœur de Paris. Le 14 juillet 1789, les Parisiens montent à l’assaut de la forteresse, qu’ils abattent. Pas même trois moi plus tard, ils ramènent sur leur sol, de Versailles, la capitale.
En 1792, Paris, sa Commune, prend le pouvoir, s’empare des Tuileries, palais du roi et ambassade de toutes les familles régnantes d’Europe. En 1793, la Commune révolutionnaire les envahit à nouveau : elles sont maintenant le siège de l’Assemblée de la République.
Dans l’intervalle, Napoléon aura rêvé de faire de Paris la capitale de son Empire.
Le retranchement tactique, quand Paris se bat, n’est pas synonyme de repliement. Les barricades de Mai 68 n’empêchent pas les étudiants d’être « tous des juifs allemands ! ». A la dialectique de l’ouverture et de la fermeture, il faut ajouter le rayonnement et son corolaire, l’attraction. Montaigne l’écrivait déjà : Paris a toujours été « grande en peuples » et, pour tous, possible refuge : « tant qu’elle durera, je n’aurai faute de retraite où rendre mes abois ; suffisante à me faire perdre le regret de tout autre retraite. »
C’est quand même un sacré paradoxe que, siège du pouvoir, Paris ait été si peu ville aux ordres ; que, tout contre les organes centraux de l’Etat, elle ait été une ville contre.
Alain Rustenholz – Journées capitales, 2013
Questions :
- Quels sont les événements parisiens qui montrent clairement l’opposition de Paris à l’Etat ?
- Pensez-vous que cette distinction, voire cette opposition, entre la ville et la capitale soit toujours justifiée de nos jours ?
Etude picturale
La liberté guidant le peuple – Eugène Delacroix
En quoi cette scène de révolution symbolise-t-elle l’union des Parisiens ?
La commune de Paris
Violence des gilets jaunes à Paris : plus de 60 arrestations, Radio Canada, 24 novembre 2018
Des débordements et des violences ont émaillé samedi la nouvelle manifestation du mouvement des « gilets jaunes », sur les Champs-Élysées, à Paris, suscitant une réaction courroucée du président Emmanuel Macron.
Près de 8000 manifestants étaient présents dans la capitale, a indiqué le ministère de l’Intérieur, dans le cadre de ce deuxième week-end d’une fronde citoyenne organisée par l’intermédiaire des réseaux sociaux contre la hausse des taxes sur le carburant.
Sur les Champs-Élysées, certains manifestants, masqués et vêtus de noir, ont descellé des pavés pour s’en servir comme projectiles sur les forces de l’ordre. D’autres ont utilisé du mobilier urbain, comme des grilles, des barrières métalliques, mais aussi des chaises de bars et de restaurants, pour monter des barricades.
L’escouade antiémeute a repoussé les protestataires par des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des balles de plastique alors qu’ils tentaient de braver les barrages pour rejoindre la place de la Concorde.
Au moins une voiture et une moto ont été incendiées et d’autres foyers d’incendie ont été alimentés par les manifestants, à coup de planches, de bennes à ordure, de cônes orange, voire d’une trottinette en libre-service.
La police a procédé à 62 arrestations à Paris, la plupart pour des tirs de projectiles. Vingt-quatre personnes, dont cinq gendarmes, ont été blessées.
Un déploiement policier majeur
Quelque 3000 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés à Paris et dans les communes limitrophes pour ce seul événement, alors qu’au moins deux autres manifestations, sur d’autres thèmes, se déroulaient au même moment dans la capitale.
La tour Eiffel, bordée par le jardin du Champ-de-Mars où avait été officiellement autorisée la manifestation des « gilets jaunes », a été exceptionnellement fermée au public.
En prévision de la manifestation, la police avait bouclé tout un secteur autour de la place de la Concorde, de l’Élysée, de l’hôtel de Matignon – où réside le premier ministre – et de l’Assemblée nationale. « Aucun manifestant n’est dans la zone interdite », a assuré la police de Paris dans un communiqué.
Le préfet de police Michel Delpuech avait prévenu que le dispositif de protection mis en place « ne permettra[it] aucun passage sur le bas des Champs-Élysées ». Tout au long de la journée, les manifestants ont ainsi « joué au chat et à la souris » avec les autorités, selon les mots de notre correspondant Jean-François Bélanger, pour tenter d’y accéder.
Le gouvernement réagit
L’Élysée avait fait savoir vendredi, à la veille de ce rassemblement présenté comme un nouveau point d’orgue de la fronde sans précédent contre le gouvernement, qu’Emmanuel Macron préciserait mardi le cap et la méthode pour mener à bien une transition écologique « équitable et juste » et faire que « personne ne soit laissé sur le bord de la route ».
Questions :
- Expliquez en quoi le mouvement des Gilets jaunes est un mouvement populaire
- Pensez-vous qu’il soit plus efficace de défiler à Paris qu’en région ?
Ecriture personnelle
Vous ferez un plan détaillé répondant à la question suivante : “En quoi Paris est-elle une ville éminemment politique ?”
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